«Un personnage de roman, c’est n’importe qui dans la rue, mais qui va jusqu’au bout de lui-même.» Une définition de Georges Simenon particulièrement adaptée au criminel de Lettre à mon juge, piégé par la passion amoureuse, dévoilant et expliquant les raisons de son geste meurtrier dans une longue lettre rédigée peu après sa condamnation. Charles Alavoine, médecin tristement marié, découvre l’amour avec Martine Englebert. L’harmonie plus ou moins fictive se brise et le conduit à l’assassinat. L’ auteur a écrit cette oeuvre en 1947, alors qu’il vivait un véritable coup de foudre pour Denyse, qui deviendra sa seconde épouse. Simenon ne donnait jamais les droits d’adaptation de ses romans pour la scène. Mais il fait une exception pour Robert Benoît et l’autorise en 1989 à représenter ce très beau texte, peinture impressionniste de caractères malmenés et déséquilibrés par le sentiment amoureux. Comédien de théâtre et de cinéma, le directeur du Pic’Art Théâtre a effectué un remarquable travail qui laisse affleurer toutes les contradictions et les fêlures des personnages. Dans un décor épuré, son interprétation authentique dissèque la mémoire blessée, l’amour impossible, à la fois fragile et absolu. Du 12 au 14 décembre mercredi 12 à 19h30 jeudi 13 à 20h30 vendredi 14 à 20h30 Durée : 1h40		Georges Simenon (1903-1989) Écrivain belge de langue française, Georges Simenon est né à Liège en 1903. Il a seize ans lorsqu’il devient journaliste à La Gazette de Liège. Son premier roman paraît en 1921, Au pont des Arches, petite histoire liégeoise. En 1922, il s’installe à Paris et apprend alors son métier en écrivant des contes et des romans-feuilletons dans tous les genres : policier, érotique, mélo... En 1929, Simenon rédige son premier Maigret qui a pour titre Pietr le Letton. Simenon écrira en tout soixante-douze aventures du célèbre commissaire. Peu de temps après, il commence à écrire ce qu’il appellera ses « romans-romans », du Relais d’Alsace paru en 1931 aux Innocents en 1972, en passant par ses ouvrages les plus connus, dont La maison du canal en 1933. Simenon s’est éteint à Lausanne en 1989. Adaptation théâtrale et interprétation de Robert Benoît Direction Artistique : Natalia Apekisheva Lumières : Emmanuel Wetischek Costume : Olessya Kozara Spectacle présenté par le Pic’Art Théâtre